Sensibilité et critiques

Les phobiques sociaux, mais aussi beaucoup d’autres de vos patients, sont probablement sensibles aux critiques et peuvent donc être facilement blessé par celles-ci. Heureusement, comme la communication en général, il y a des techniques pour savoir comment bien recevoir une critique ou bien comment en formuler une. C’est ce que nous allons voir aujourd’hui.

Il faut distinguer trois types de critiques que va recevoir votre patient : 

  • la critique justifiée
  • la critique injustifiée 
  • la critique vague

Critique justifiée

Écouter la critique

Ce qui est important quand votre patient est critiqué, c’est qu’il prenne le temps d’écouter la critique, tout comme dans la gestion du conflit, qu’il s’interroge : “Mais qu’est-ce qu’on me reproche exactement ? Quel est le problème exact ? Est-ce qu’on me reproche d’être en retard ? de mal faire mes devoirs ? de ne pas être sérieux ? de ne pas rendre mon travail à temps ?”

Le patient doit vraiment prendre le temps d’écouter ce sur quoi porte la critique. Ensuite, il faudra appliquer les mêmes techniques que vous pouvez retrouver dans les chapitres 1, 2 et 3 de l’affirmation de soi. Pour visionner les chapitres 2 et 3, il vous faudra un abonnement myc2.care.  Même si votre patient est sensible et se sent emporté par ses émotions, qu’il devra accepter avec notamment le chapitre sur la gestion des émotions. Il doit, en fait, se décentrer. Ce n’est pas sa personnalité que la critique vise, ce sont simplement ses actions. Votre patient doit prendre le temps de laisser passer les émotions et puis, seulement après, de résoudre le conflit qui est lié à la critique. Il ne faut pas faire d’interprétations personnelles. Votre patient doit rester centré sur le sujet de la critique. 

Même principe et même règles dans sa réponse face à la critique. C’est-à-dire, de ne pas être agressif, d’essayer de ne pas être sur la défensive mais, au contraire, de simplement dire ce qu’il pense et ce qu’il ressent de manière la plus claire possible. 

Donc, la première chose à faire, c’est de bien écouter la critique. Si la critique est justifiée, il faut reconnaître son erreur et ne pas se justifier pour éviter un conflit. Admettre ses torts lorsque la critique est justifiée, permet d’éviter 99% des conflits. Une fois que votre patient à fait preuve d’une écoute active, il peut appliquer les nombreuses techniques du Dr Malbos. 

Première technique: préciser sa position

Votre patient devra bien préciser sa position :  “Je pense que vous avez raison, c’est vrai qu’il faudrait que je fasse plus attention à arriver à l’heure. Dorénavant, je ferai plus attention et je suis plus motivé.” 

Deuxième technique: faire une révélation sur soi

Le patient peut, par exemple, avouer que cette critique lui fait de la peine, qu’il est un peu triste. Ou encore, à l’inverse, cette émotion peut être positive. Le patient peut partager le fait qu’il soit content que son manager lui ait parlé de ce problème pour qu’ils puissent désormais mieux travailler ensemble. 

Troisième technique : le disque rayé

Dans le cas d’une critique trop appuyée, c’est-à-dire trop répétée, votre patient peut utiliser “le disque rayé” : “Comme je vous l’ai dit, c’est vrai, j’ai commis une erreur, maintenant je vais avancer et travailler pour la modifier.”

Quatrième technique : l’enquête négative

Parfois, votre patient va se retrouver face à un interlocuteur qui va lui faire une critique mais qui n’est pas la critique réelle. Souvent, cette critique cache quelque chose derrière et n’est pas justifiée. Face à cette situation, il faut faire une enquête négative :  “Comme je vous l’ai dit, je vais travailler sur cette question mais, je vois que vous me le répétez, que vous insistez. Est ce que par hasard, il n’y aurait pas autre chose derrière votre critique ? Ne me reprochez-vous pas autre chose ?” 

A ce moment-là, ça laisse le temps et la chance à l’interlocuteur d’exprimer sa vraie critique qui se cachait derrière cette critique de façade. 

Cinquième technique : terminer la critique

Enfin, votre patient doit toujours terminer chaleureusement sa réponse face à la critique :  “Je vous remercie d’avoir soulevé ce problème avec moi. Ça a été très utile. Je vais maintenant travailler sur cette question.”

Cela permet de pouvoir bien résoudre la question de la critique et sans, justement, en souffrir.

Fausse critique

Qu’en est-il quand il s’agit d’une fausse critique ? Autrement dit, une critique injustifiée. Déjà, votre patient n’a pas à s’excuser et ne doit pas reconnaître non plus. Mais attention, il faut bien que votre patient comprenne que cette critique doit être injustifiée de manière objective. En revanche, votre patient doit bien écouter les éléments de la critique pour après s’en servir pour démontrer que la critique est injustifiée. Encore une fois, l’écoute active est très importante : “Je comprends que ce travail à rendre est important,, mais, j’ai fait mon travail comme nécessaire.” 

Si l’interlocuteur insiste, votre patient devra passer en “disque rayé” : “Mais je vous l’ai déjà dit. J’ai fait mon travail.”  

Également, votre patient peut utiliser la technique de la révélation de soi : “Ça me fait de la peine que vous pensiez que je n’ai pas fait mon travail.” 

Ou encore, utiliser la technique de la révélation d’émotion positive : “C’est bien que vous ayez soulevé ce sujet, mais ce n’est pas le problème puis ce que vraiment, j’ai fait mon travail.”

Même dans le cas d’une critique injustifiée, il faut faire une enquête négative : “Je n’ai pas fait cette erreur, mais j’aimerais savoir s’il n’y a pas quelque chose d’autre derrière parce que je vois bien que vous insistez.”

Et toujours, faire une offre de compromis : “Je vois qu’il y a ce problème, j’ai fait mon travail comme prévu, mais par contre je peux peut-être vous aider. Essayons de trouver une solution ensemble.” 

Critique vague

Concernant la vague critique, il suffit simplement de clarifier la situation. Votre patient peut par exemple dire à son interlocuteur : “Que me reprochez-vous exactement dans cette situation ?”. La critique vague est facile à résoudre, il suffit juste de la clarifier pour déterminer s’il s’agit, en fin de compte, d’une critique justifiée ou injustifiée. Une fois son genre déterminé, il n’y a plus qu’à adopter et appliquer les techniques du Dr Malbos. 

La manipulation

Ce qui est également important de préciser à votre patient, c’est de faire attention à la manipulation. On remarque souvent que les patients phobiques sociaux se font facilement manipulés. Par exemple, au sein d’une discussion concernant un déménagement, l’interlocuteur va jouer sur ce qui fait peur au patient, c’est-à-dire de perdre son amitié, si jamais il ne l’aide pas. 

Votre patient doit apprendre à reconnaître la manipulation et ne doit pas entrer dans le jeu de son interlocuteur. Toujours en exprimant ses émotions : “C’est vrai, je suis ton ami, tu es très important pour moi et oui, nous nous connaissons depuis longtemps mais, je ne peux vraiment pas t’aider à déménager ce dimanche. Cela dit, si tu laisses une partie des affaires lundi, je pourrai t’aider ce jour.”. Votre patient doit faire preuve de clarté, de révélation de soi et de recherche de compromis. 

Détecter la manipulation faite par l’interlocuteur (sans toujours sans rendre compte d’ailleurs) est très important pour votre patient car cela lui permettra d’y apporter une réponse adaptée. 

Les moqueries

Comment un phobique social peut-il se défendre face à une moquerie ou des insultes ? 

L’auto dérision

La première chose la plus facile à faire, c’est l’auto dérision. Votre patient doit donc reprendre l’insulte de son interlocuteur en l’exagérant. Par exemple, si un interlocuteur dit à votre patient “tu as l’air d’un clown”, votre patient peut lui répondre : “Oui, c’est vrai justement, je suis un clown. Hier, je travaillais encore au cirque et ça paye bien. Je vais d’ailleurs devenir bientôt très célèbre.” . L’interlocuteur se retrouve alors comme piégé. C’est la technique la plus simple car il suffit simplement de reprendre ce que dit l’interlocuteur et ce quelque soit le sujet. 

Exercez vous avec votre patient sur des exemples comme “Mais tes habits sont horribles et c’est quoi ce sac à main”, “Tu es complètement idiot !”, “Tu es trop bizarre, tu es un extraterrestre”…etc. 

L’incongruité

L’incongruité c’est la deuxième technique que votre patient peut utiliser face à des moqueries. Il s’agit de répondre à une moquerie en utilisant une réponse qui n’a rien à voir avec la moquerie et la situation. Si l’interlocuteur dit à votre patient “tu as l’air ridicule avec tes fringues !”, alors votre patient peut répondre : “Oui, justement je me promenais hier sur les quais , j’ai vu les mouettes. C’est quand même beau de voir défiler des mouettes sur le paysage.”. Ici encore l’interlocuteur va se sentir piégé.  Cette technique de “décalage” peut parfois se rendre très pratique. 

La réciprocité

Cette technique est beaucoup plus dure à appliquer car il faut quand même avoir un certain esprit rapide pour vite répondre à une insulte. Elle demande un peu d’entraînement avant de pouvoir être appliquée de manière efficace. 

Cette technique consiste à trouver un moyen de se moquer de son interlocuteur en retour. Reprenons l’exemple du “tu as l’air ridicule avec tes fringues”. Le patient doit bien analyser le look vestimentaire de son interlocuteur. Une fois son style vestimentaire analysé, admettons qu’il s’agisse d’un bobo, votre patient peut, par exemple, répondre : “Peut-être que je suis ridicule, mais moi au moins je n’ai pas l’air d’un bourgeois déguisé en clochard comme toi.” 

La réciprocité peut être fusionnée avec l’auto dérision pour faciliter son application. Par exemple, si l’interlocuteur dit à votre patient “tu es débile”, votre patient peut répondre : “Bien sûr que je suis débile, c’est pour ça que je suis dans la même classe que toi.” 

 

Nous venons de voir ensemble les techniques du Dr Malbos sur comment recevoir une critique et comment réagir à une moquerie. Retrouvez plus de vidéos sur l’affirmation de soi et tous les conseils du Dr Malbos sur myc2.care