Que nous le voulons ou non, l’autre a un impact sur nous, tout comme nous en avons sur lui. Nos intéractions sociales déterminent l’acquisition de nouveaux comportements, habiletés, ou capacités. Nous sommes dotés d’une capacité à observer, analyser, interpréter et imiter les comportements d’autrui qui nous semblent favorables. C’est en ce sens que va l’apprentissage vicariant.

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    1. Qu’est ce que l’apprentissage vicariant ?

     

    L’apprentissage vicariant est l’imitation d’un comportement suite à l’observation du comportement de nos pairs.

    Nous considérons les résultats de certaines actions réalisées, et y voyons leur succès grâce aux comportements mis en évidence. Ils semblent donc être, à nos yeux, de manière consciente ou inconsciente, nécessaires à imiter. Et nous y adhérons car ils offrent des résultats qui correspondent à nos attentes ou à nos valeurs (comme le leadership par exemple). De cette manière, nous évitons de cumuler des essais et des erreurs, que d’autres ont pu faire avant nous.

    2. Quelle définition pour l’apprentissage vicariant ?

    L’apprentissage vicariant peut aussi être nommé “modelage”. En effet, nous imitons les comportements que nous avons observés chez des personnes que l’on considère comme des modèles dans un domaine. 

    L’observation n’est donc pas passive, à la différence du mimétisme. De manière active, l’observation passe par plusieurs dimensions :   l’attention, la mémorisation, la reproduction et la motivation. 

    Dans ce type d’apprentissage, les comportements observés ont fait leur preuve comme réussite, et nous voulons appliquer les mêmes pour obtenir les mêmes réussites.

    3. Quel courant théorique ?

    L’apprentissage vicariant est né selon les théories de l’apprentissage social, en 1986, par Albert Bandura. Avec une orientation cognitivo-comportementale, Bandura se rend compte que nous ne pouvons pas vivre sans considérer l’entourage, que ce soit, notre famille, notre culture etc. Nous vivons toujours avec, et que nous le voulons ou non, apprenons d’eux. 

    Les théories de l’apprentissage social considèrent alors les actions humaines comme résultant de trois facteurs : les cognitions, les comportements et le contexte environnemental.

     

    4. Quelle place pour notre propre expérience ?

    Ce n’est pas parce que nous apprenons par imitation que notre propre expérience est à négliger dans ce type d’apprentissage. En effet, à partir de notre propre vécu, nous ajustons sans cesse nos comportements selon ce que nous avons pu vivre. Certaines ayant pu être des échecs, nous essayons d’analyser les expériences réussies des autres dans celles qui nous mettent en difficulté. 

    C’est ce que l’on considère comme la symbolisation de notre expérience. De cette manière nous apprenons à mieux communiquer, à mieux anticiper les éventuelles difficultés, à mieux imaginer l’avenir et nos propres actions. L’apprentissage vicariant, n’est donc pas un mimétisme puisqu’il considère finalement l’interprétation que l’on se fait du résultat du comportement de l’autre.

    5. L’apprentissage vicariant dans l’éducation

    Nous vivons de l’apprentissage vicariant depuis notre naissance. En effet, nous imitons les comportements et les actions de nos parents. En effet, cet apprentissage apporte à l’enfant, à l’adolescent ou à l’adulte plusieurs bénéfices. 

    Dans un premier temps, il peut appréhender de nouveaux comportements qu’il n’avait pas encore acquis. Il pourra observer, s’entraîner et se l’approprier à sa manière.

    Dans un second temps, il pourra supprimer certains comportements qui semblent être dysfonctionnels. En effet, s’il voit qu’une réaction plus juste face à une situation permet à la personne de s’épanouir davantage, il tentera d’acquérir le même. 

    Pour finir, ce type d’apprentissage permet de faire diminuer l’anxiété ou les phobies. Nous observons nos proches face à des situations qui sont anxiogènes, mais leur comportement semble tout à fait adapté et sans peur. Nous imiterons alors ces mêmes comportements et diminuerons notre propre anxiété.

    6. L’apprentissage se fait tout autour de nous

    L’apprentissage vicariant ne se limite pas à l’imitation des comportements des membres de notre famille. Il va bien au-delà. Il vient de notre culture (nos pairs, partageant une même valeur, idéologie, religion …), des livres, des médias (émissions télévisées, radio), de personnes influentes (président, gagnants de prix nobel etc.), de nos camarades, de notre établissement (professeurs, éducateurs…).

    L’école est une grande source d’apprentissage vicariant. En effet, l’enseignant parle de son expérience, montre des exercices et des méthodes de réussites, et l’élève n’aura plus qu’à l’appliquer pour réussir un exercice similaire. 

    L’imitation d’un comportement peut se faire dans tous les contextes. Plus la personne est proche de sa source d’influence, plus le comportement sera accepté rapidement. Néanmoins, même s’il ne la connaît pas personnellement, une personne peut considérer un modèle éloigné. 

    C’est pourquoi, comme tout type d’apprentissage, celui-ci peut se savoir toxique selon nos sources d’inspiration. Les personnes malveillantes, peuvent utiliser la vulnérabilité de certaines autres pour les faire adhérer à l’adoption de comportements que l’on estimera comme une réussite.

    7. Utiliser cet apprentissage comme moteur

    Maintenant que vous avez pleinement conscience que les comportements des autres vous influencent, saisissez-vous en. Observez les comportements des personnes que vous considérez comme ayant réussi, analysez et interprétez cette réussite. Demandez-vous ce qui pourrait vous correspondre, et ce que vous arriverez à mettre en place, pour pouvoir atteindre vos objectifs. Il ne s’agit pas de “copier” vos pairs, ou de perdre qui vous êtes pour devenir qui ils sont. Il s’agit ici de vous approprier des comportements qui pourraient vous être utile, et de vous en saisir selon votre propre personnalité et votre propre expérience.

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