Face à la dépression et ses symptômes négatifs, l’activation comportementale est aujourd’hui un traitement de première intention dont les effets ne cessent d’être mis en lumière dans la littérature scientifique. Théorisée dans les années 50, développée dans les années 70 et popularisée dans les années 90, l’activation comportementale montre des effets équivalents aux anti-dépresseurs et à la thérapie cognitive, tout en simplifiant le chemin thérapeutique du patient. Coup de projecteur sur cette technique encore trop peu connue.

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    1. Qu’est-ce que l’activation comportementale ?

    L’activation comportementale est une technique thérapeutique visant à augmenter l’engagement d’un individu dans des activités adaptées, le plus souvent avec un fort impact positif permettant son renforcement.

    On retrouve chez les patients, notamment ceux souffrant de troubles anxio-dépressifs, un haut niveau d’évitement. Les symptômes des troubles amènent souvent à une diminution des activités par évitement des émotions désagréables associées. Frustration, peur, fatigue, tristesse font partie des conséquences anticipées et il devient préférable pour les patients de réduire leurs activités et leurs actions plutôt que de risquer être exposé à ces conséquences.

    Issue des thérapies cognitivo-comportementales, le but de l’activation comportementale va être de réintroduire des habitudes comportementales adaptées dans la vie du patient, de réduire l’évitement, et de ramener des émotions positives associées aux différentes activités. 

    Plus simplement, on va utiliser le plaisir associé avec la pratique du sport, des loisirs, des interactions sociales positives, ainsi que les sensations d’auto-récompense ressenties après avoir terminé des corvées ou des tâches difficiles pour renforcer ces comportements et sortir de l’inactivité.

     

    2. Dans quel cadre utiliser l’activation comportementale?

    L’activation comportementale est principalement utilisée dans le traitement de la symptomatologie dépressive. La fatigue générée par la maladie, ainsi que les modes de pensée centrés sur le négatif, les attentes du pire, tout cela va mener à un évitement de beaucoup de situations et d’actions. Les individus souffrant de dépression, en utilisant l’évitement comme stratégie de gestion des potentielles situations désagréables, vont réduire la fréquence et l’intensité de leurs comportements actifs, ce qui va entraîner une aggravation des symptômes dépressifs.

    Ce même schéma d’évitement se retrouve dans les troubles anxieux, notamment les phobies sociales et le trouble anxieux généralisé.

    On pourra donc l’utiliser dans le traitement de ces deux familles de troubles, ainsi qu’avec n’importe quel patient dont l’évitement mène à une forte diminution de l’activité et du fonctionnement global.

    3. Quels en sont les effets ?

    L’activation comportementale va permettre de diminuer les comportements d’évitement. Ces stratégies de coping (gestion des émotions) à court terme se montrent efficaces pour ne pas se confronter aux potentielles émotions désagréables, mais mènent à l’apparition et au maintien d’un cercle vicieux qui entretient les symptômes anxieux et dépressifs. L’activation comportementale permet d’entraîner le patient à reconnaître ses comportements d’évitement et à les remplacer par des comportements actifs en se concentrant sur la récompense et les émotions positives associées avec la réalisation de ces actions.

    En effet, l’activation comportementale permet de réintroduire des sensations de plaisir ou de maîtrise, majoritairement absentes chez les personnes souffrant d’anhédonie et sujettes à l’évitement. Ces sensations agréables vont participer au renforcement des comportements actifs et à l’augmentation de leur fréquence et de leur impact positif sur la santé mentale des patients.

     

    4. Quelles sont les étapes de l’activation comportementale ?

    La première étape sera d’apprendre au patient à reconnaître sa symptomatologie et à comprendre les mécanismes de l’évitement et du renforcement, afin de mieux identifier quelles situations y sont le plus sensible. On pourra travailler en pleine conscience pour faciliter la reconnaissance de ces processus qui ont pu devenir automatiques avec le temps. 

    Après avoir appris à connaître et reconnaître sa maladie, on définit avec le patient quelles sont ses valeurs, qui serviront de boussole durant la thérapie et permettront de faciliter la perception des récompenses et des émotions agréables lors des activités.

    Une fois la psychoéducation terminée, la partie active de la thérapie consistera à identifier les pièges qui mènent à l’évitement pour y faire face, et ainsi passer à l’action, en réintroduisant des activités progressivement. Le but est d’y aller au rythme du patient, en fonction de ses capacités.La difficulté ne doit pas être trop élevée pour ne pas mettre le patient en échec tout en permettant de trouver des récompenses dans l’effort accompli.

    Après avoir travaillé sur ces aspects, l’objectif sera de consolider ce mode de fonctionnement sur le long terme, et de le transformer en un mode de vie complet et fonctionnel. On s’assurera que le reste de l’environnement de vie du patient est compatible avec une bonne santé mentale et on fera les changements nécessaires (arrêt des consommation de substances, sommeil sain, etc…)

    5. Activation comportementale et réalité virtuelle

    De récentes études sur l’usage de la réalité virtuelle dans l’activation comportementale, notamment sur la pratique d’activités physiques en réalité virtuelle (marche, vélo, etc…) ont montré que grâce à son aspect ludique et motivant, les bénéfices sur l’humeur et la motivation étaient plus importants que lors d’une activité physique simple.

    En plus de proposer des outils de bien-être et de thérapie cognitive et comportementale, la réalité virtuelle peut donc également être envisagée dans le cas d’une prise en charge en activation comportementale pour le traitement de l’anxiété et de la dépression.

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