Rédigé par Benoit Destombes

Le 17 Octobre 2016

J’ai découvert depuis peu la prise en charge de problèmes psychopathologiques grâce à la Thérapie d’Exposition à la Réalité Virtuelle (TERV). Il s’avère que cela peut être un outil complémentaire à la prise en charge classique en Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC). Pour vous présenter cela, j’ai décidé d’évoquer le cas d’un patient victime d’agoraphobie, d’attaques de panique et d’une dépression modérée.

J’ai rencontré pour la première fois Vincent en début d’année 2016. Il ne va plus à la faculté depuis le début d’année universitaire à cause de problèmes d’angoisse récurrents et anticipe énormément d’y retourner (douleurs dans la poitrine, dans le ventre également). Il a aussi de gros soucis concernant le sommeil. Il vit chez ses parents de qui il est visiblement très proche. Il présente ces difficultés depuis quelques années mais n’avait pas encore fait le pas d’aller consulter.
La prise en charge s’est faite de manière classique : tout d’abord gestion des attaques de panique par l’apprentissage de quelques exercices de respiration et de relaxation puis établissement d’une hiérarchie de situations anxiogènes afin d’affronter la phobie in vivo. D’emblée, l’évolution s’est faite. Vincent arrivait à affronter les situations les moins angoissantes, il disait même envisager la reprise des études. Cependant, cette avancée s’est ralentie car l’idée de reprendre le faisait somatiser (maux de ventre et eczéma). Il repoussait l’exposition aux situations plus stressantes comme par exemple : « aller repérer la faculté

A cette étape là, il apparaissait extrêmement pertinent, afin de potentialiser ses progrès, de commencer la prise en charge avec la Thérapie d’Exposition à la Réalité Virtuelle (TERV). Vincent est un passionné de jeux vidéos et de nouvelles technologies, l’adaptation au casque s’est fait très facilement et l’a remotivé. Nous avons donc enchainé trois séances espacées chacune d’une semaine.

La première séance commençait par l’environnement de l’agoraphobie dans le métro. Vincent affrontait assez facilement les deux premières étapes (20-30 % d’anxiété).  La troisième étape était plus difficile dans le sens où il ressentait de la tension musculaire et que son anxiété était à 50 %.  Lors de la deuxième séance, dans cette même dernière situation, son stress n’était plus qu’à 40% , il ne ressentait plus de tension musculaire et il explorait plus l’environnement virtuel que la dernière séance. Petit à petit, le phénomène d’habituation s’est mis en place. Nous avons terminé la séance avec l’environnement d’ochlophobie (peur de la foule et du regard des autres). Le même phénomène d’habituation s’est opéré.

Suite aux 3 séances de Thérapie d’Exposition à la Réalité Virtuelle (TERV), nous avons fait un bilan. La première avancée significative est que Vincent n’appréhendait pas sa reprise des cours et retourner sur Lille alors que cela, quelques mois auparavant, était la situation la plus angoissante pour lui. Nous avons aussi refait un point sur les différentes techniques à utiliser quand il affronterait les diverses situations entre autres : techniques de respiration et monologues positifs.

Un mois plus tard, j’ai revu Vincent en consultation. Le moins que l’on puisse dire est que les résultats sont probants. En effet, il a pris quasiment sans anxiété le train et le métro qui en plus est tombé en panne dans un tunnel ce jour-là ! Même cette situation exceptionnelle ne l’a pas perturbé. Il s’est même fait des amis et s’éloigne petit à petit de ses parents.

Voilà une prise en charge qui illustre l’apport de la Thérapie d’Exposition à la Réalité Virtuelle (TERV) dans le cadre des Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC). Cette nouvelle forme de prise en charge se veut être en accord avec son époque, facilite l’exposition aux situations réelles et peut permettre d’apporter une motivation supplémentaire aux patients.

Site Web de l’auteur : http://www.psylens.org

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