N’avez-vous jamais entendu les expressions telles que “avoir une mémoire d’éléphant” ? Ou bien : “avoir un cerveau de moineau” ? 

Parce que oui, il n’y a encore pas si longtemps, on pensait que l’intelligence et la taille du cerveau étaient reliées. 

Aujourd’hui, ce n’est plus un secret ; l’intelligence n’a rien à voir avec le diamètre du front ou le volume de notre encéphale. Nous savons que, malgré son poids moyen de 1400 grammes, le cerveau humain est le plus évolué et dynamique du monde vivant.

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    1. Le cerveau cognitif : l’intelligence du neurone

    L’intelligence n’est donc clairement pas une question de taille, mais plutôt une question de neurone et de connexions neuronales. D’ailleurs, le cerveau contiendrait autant de neurones qu’il y a d’étoiles dans la galaxie ; soit environ 100 milliards. À la différence que les étoiles sont isolées les unes des autres, tandis que les neurones communiquent entre eux, créant un dialogue interconnecté avec mille, parfois dix mille, autres neurones. 

    Cette communication est viable grâce aux contacts appelés synapse.

    Neurone

    En effet, si nous sommes capables de penser, de sentir, de percevoir, de se mouvoir, de nous souvenir comme d’oublier, c’est grâce à nos neurones. 

    Le neurone permet de coder, transmettre et de calculer l’information requise pour que nos fonctions puissent se déployer par l’intermédiaire de l’influx nerveux. 

    Autrement dit, le neurone peut être considéré comme une porte logique communicante. 

    Il porte l’information entrante sous la forme d’influx nerveux en parcourant tout le long de l’axone (à la vitesse de plus de 100 mètres par seconde) et se propage à d’autres neurones. La communication entre les neurones, comme dit plus haut, est possible grâce aux synapses, qui a pour fonction de relier les neurones entre eux. 

    Dans la synapse, un langage chimique se crée… En effet, quand un influx nerveux parvient dans une terminaison synaptique de l’axone, son arrivée déclenche l’ouverture de canaux par lesquels se déversent, dans l’espace étroit entre ce neurone et le neurone qu’il contacte, une substance chimique appelée neurotransmetteur.

    2. Les neurotransmetteurs : notre alphabet neuronal

    Les neurotransmetteurs, aussi appelés “messager” (chimiques) ou neuromédiateurs, sont des composés chimiques qui sont libérés par les neurones, agissant sur d’autres neurones (appelés neurones postsynaptiques). 

    En d’autres termes, les neurotransmetteurs constituent le langage du cerveau. Il permet de communiquer avec les autres cellules du cerveau afin de transmettre le message dans tout l’organisme. 

    Il existe d’ailleurs différents types de neurotransmetteurs, impliquant une sorte d’alphabet neuronal. Certains gèrent votre fréquence cardiaque et votre tension artérielle, tandis que d’autres vous font ressentir de la motivation, stabilisent votre humeur, votre anxiété ou angoisse, régulent votre appétit, votre libido ou vous aident à vous endormir. Ils influencent également nos comportements, nos pensées et notre moral.

    Ces types de neurotransmetteurs libérés au niveau de la synapse exercent sur la cellule cible un effet soit excitateur, soit inhibiteur.

    En plus des neurotransmetteurs proprement dit, certaines classes de neurones produisent des substances qui n’exercent qu’une action régulatrice sur le fonctionnement des synapses de leurs neurones cibles, facilitant ou réfrénant leur efficacité. Ces substances, qualifiées de neuromodulateurs, sont très importantes pour un fonctionnement optimal du cerveau : sérotonine, dopamine, noradrénaline et l’acétylcholine

    Le dérèglement de ces circuits neuromodulateurs est souvent associé à diverses pathologies : tel circuit dopaminergique à la maladie de Parkinson, tel circuit cholinergique à la maladie d’Alzheimer, tel circuit sérotoninergique à la dépression nerveuse, et l’on se pose la question du rôle des neuromodulateurs dans l’apparition de la schizophrénie, du TDAH ou de l’autisme.

    En outre, pour assurer un fonctionnement optimal, tant physique que psychique, il faut donc conserver un équilibre adéquat dans la production.

     

     

    3. Les neuf principaux neurotransmetteurs à connaître

    La dopamine

    La dopamine tient un rôle essentiel dans la motivation et l’action (ou la motivation à l’action). Elle participe au renforcement de nos comportements positifs par l’activation du circuit de la récompense (le circuit du plaisir). Autrement dit, à chaque fois que l’action a impliqué une satisfaction, la dopamine afflue et provoque une sensation agréable. 

    C’est donc une hormone spécifique au plaisir. C’est elle qui génère la montée de joie que vous ressentez lorsque vous atteignez un objectif ou accomplissez une tâche. De ce fait, le cerveau cherchera à retrouver cette sensation de plaisir immédiat en reproduisant le comportement. 

    C’est la base de l’apprentissage

    Les taux élevés peuvent entraîner un enthousiasme débordant à faire et à entreprendre. Le déséquilibre à l’excès de dopamine n’est pas souhaitable… Les qualités se transforment en défaut ; vous réagissez au quart de tour, êtes impulsifs, voire violents. 

    A l’inverse, lorsque la dopamine est trop faible, il en découle un affaiblissement de la motivation à agir ; une tendance à la procrastination. Nous n’avons plus la force de faire quelque chose qui nous plaît habituellement. On n’a plus envie, on ne ressent plus de plaisir. 

    Par ailleurs, un manque important de dopamine peut induire des addictions (renforcement négatif des comportements). En effet, certaines drogues tirent avantage du système de récompense de votre cerveau. Elles stimulent le cerveau de manière à lui faire libérer une surabondance de dopamine, ce qui crée une sensation de plaisir, voire d’euphorie, -oui mais- temporaire. 

    Malheureusement, l’effondrement qui suit un pic de dopamine peut être brutal. Après coup, vous ressentirez de la déprime, de la fatigue et un manque d’intérêt pour vos activités préférées. 

    Évidemment, les drogues ne sont pas les seuls facteurs qui risquent d’altérer le taux de dopamine normal dans votre cerveau ; les jeux vidéos, les jeux de hasard, le shopping (et bien d’autres encore) engendre un sentiment d’euphorie similaire. 

    Et lorsqu’une habitude est ancrée, il peut être ardu de se débarrasser de cette dernière.

    La sérotonine

    La sérotonine, communément appelé « l’hormone du bien-être” ou bien “l’hormone du bonheur” du au fait qu’elle porte une action sur le système nerveux de la détente ( le système nerveux parasympathique). Elle intervient donc sur la régulation des émotions et le sentiment de plaisir. C’est pourquoi les antidépresseurs prescrits par le corps médical agissent en tant que précurseurs de la sérotonine. 

    La sérotonine influence : 

    • l’appétit : digestion, sensation de satisfaction après un repas. 
    • le sommeil : favorise le sommeil réparateur et règle votre horloge biologique interne via la température corporelle
    • l’éveil : favorise la métabolisation de graisse en énergie, pour se sentir plus éveillé ainsi que le mouvement musculaire

     Elle a un effet régulateur, donc inhibiteur.

    Il peut arriver qu’un déséquilibre de la sérotonine survienne. Lorsque le cerveau ne produit pas suffisamment de sérotonine, vous risquez d’être d’humeur plutôt maussade et d’être en proie à l’insomnie. Vous pouvez également ressentir de la confusion et avoir des difficultés de concentration. A l’excès les symptômes tendent vers une dépression.

    À l’opposé, il peut être encore plus dangereux d’avoir une trop grande quantité de sérotonine qui circule dans le cerveau. Certaines drogues illicites peuvent inciter le cerveau à libérer l’entièreté de la sérotonine stockée dans la synapse d’un seul coup (comme le LSD). 

    On appelle syndrome sérotoninergique ce pic soudain de sérotonine et l’effondrement tout aussi soudain qui s’ensuit. Ce phénomène peut entraîner de la paranoïa, altérer le jugement et affecter la mémoire. Par conséquent, assurez-vous de protéger les réserves de sérotonine de votre cerveau afin de maintenir cet équilibre délicat.

    Les réactions de stress, quand elles sont excessives sur une longue période, affaiblissent la production de sérotonine. Les cerveaux anxieux ont souvent tendance à être souvent en carence de cette hormone.  

    Note: Quelques études tendent à montrer que cette carence hormonale serait également génétique dans le cas du haut potentiel intellectuel, et on peut imaginer que c’est également le cas pour l’hypersensibilité.

    L’acétylcholine

    L’acétylcholine est un neurotransmetteur excitateur qui active les muscles du squelette. Il effectue donc son travail à la jonction neuromusculaire (l’endroit où le système nerveux et les muscles se rencontrent). En d’autres termes, l’acétylcholine entre en jeu à chaque fois que vous bougerez vos muscles. 

    L’acétylcholine est aussi impliquée dans l’attention, la motivation, la mémoire mais aussi à l’apprentissage.

    L’adrénaline

    Cette hormone cérébrale est libérée lors des situations de stress et participe avec le cortisol pour fournir au corps suffisamment d’énergie et, de ce fait, de réagir face à l’urgence

    Elle est par ailleurs libérée dans le sang lorsqu’on ressent des émotions intenses. Nous avons tous ressenti à un certain moment une grande vague de colère, par exemple, qui inonde notre corps. Et même après que la situation cible soit finie, nous avons toujours cette sensation indescriptible qui inonde nos veines. Voilà pourquoi elle est appelée “l’hormone des sensations fortes”. 

    Elle est par ailleurs présente dans le mécanisme de fight or flight -sous le nom de noradrénaline, notamment-, mais aussi dans les sensations fortes de plaisir. Les parcs d’attractions tirent parti de l’adrénaline en misant sur la sensation d’exaltation que peut provoquer l’adrénaline. 

    De ce fait, dans ces situation, elle suscite un pic d’énergie qui accélère la fréquence cardiaque, fait monter la pression sanguine et dirige le sang vers les plus gros muscles. On se sentira plus réactif à l’action, voire plus “vivant”.

    Le glutamate

    Un des neurotransmetteurs les plus utilisés dans le cerveau, sécrété par plus de 50% des neurones (surtout les neurones dits “pyramidaux”). 

    Le glutamate a un effet excitateur, il est relié à nos apprentissages et à la mémoire

    De ce fait, la neuroplasticité (ou plasticité cérébrale) dépend du glutamate car c’est grâce à cet acide aminé que les voies entre les neurones sont faites dans le but de renforcer votre mémoire et vous aident à apprendre.

    Le GABA (acide y-aminobutyrique)

    Une nouvelle fois, ce neurotransmetteur est fréquemment utilisé car c’est le principal neurotransmetteur avec un effet d’inhibition cérébral (environ 20% des neurones du cerveau). Sa formule chimique, antagoniste au glutamate, permet le ralentissement des décharges neuronales. Il réduit donc l’activité dans le système nerveux central et bloque certains messages en provenance du cerveau. Autrement dit, il apaise

    Remercions le GABA car, sans lui, notre cerveau serait sans cesse “allumé”, stimulé, en action. Il diminue et apaise votre rythme cardiaque,  notre tension artérielle et aide à nous relaxer avant l’endormissement. 

    Si vous êtes intéressés à sécréter du GABA ; la respiration profonde et la méditation en pleine conscience aident à stimuler sa production.

    L’endorphine

    L’endorphine est un opiacé endogène (produit par différentes régions du cerveau et de la moelle épinière) qui ont un effet inhibiteur sur la transmission des signaux de la douleur. Autrement dit, la fonction principale est l’atténuation des sensations douloureuses. De ce fait, il régulent la réponse hormonale au stress (le cortisol) mais aussi du plaisir. Appelé aussi “hormone du plaisir” car il est sécrété pendant ou après l’effort (sport, après un ébat sexuelle etc.).

    L’ocytocine

    Appelé “hormone de l’amour” il est bien plus que le messager chimique de l’affection qui nous est habituellement présenté. L’ocytocine est un neurotransmetteur puissant qui agit sur les fonctions corporelles. 

    Ainsi l’ocytocine : 

    • provoque les contractions utérines lors de l’accouchement, 
    • favorise le lien affectif entre la mère et l’enfant immédiatement après la naissance, 
    • permet l’allaitement en stimulant l’écoulement du lait maternel


    Que la gente masculine ne se sente pas mise à l’écart, car l’ocytocine a un rôle primordial dans l’établissement des connexions de loyauté et de confiance. Autrement dit, les liens amicaux forts, les relations importantes envers nos amis et notre famille impliquent une production d’ocytocine.

    Le cortisol

    Ce neurotransmetteur, communément appelé “l’hormone du stress” assure notre énergie générale et donc nos performances physiques et psychiques au quotidien et durant des situations anxiogènes pour réagir.

    Au quotidien, hors stress lié à une situation particulière, la libération du cortisol respecte normalement un cycle précis tout au long de la journée, avec des hauts et des bas, afin d’assurer l’éveil ou au contraire le repos. Chez tout le monde, cette hormone cérébrale joue un rôle essentiel dans l’organisation de notre rythme veille-sommeil

    De ce fait, la sur production du cortisol peut perturber le bon déroulement de son cycle veille-sommeil. Les taux restent élevés à des moments où ils doivent être faibles et inversement. In fine, les personnes avec le cortisol en excès sont régulièrement dans un état de déséquilibre nerveux. En proie à l’insomnie et/ou difficultés d’endormissement, il en découle couramment une excitation cérébrale ou des ruminations mentales. Cet excès est conséquent lors du développement des troubles phobiques.

    Notons pour terminer que le cortisol joue également un rôle d’anti-inflammatoire : la hausse continue de la production du cortisol peut également affaiblir le système immunitaire à plus long-terme. En conséquence, le corps devient plus vulnérable aux agents infectieux, bactériens et mycosiques.

    4. Conclusion : maintenir une balance, savoir quand consulter

    Vous l’aurez compris, l’intérêt de connaître les conséquences des neurotransmetteurs sur notre quotidien implique nécessairement que nos routines quotidiennes (telles que les règles hygiéno-diététiques) ont un impact sur notre balance chimique cérébrale (et in fine, notre bien-être mental et physique). 

    La recherche d’équilibre peut se faire grâce à l’aide d’un psychologue afin d’amener de nouveaux apprentissages, afin de délier nos conditionnements passés néfastes de notre quotidien et de les remplacer par des habitudes plus bénéfiques et saines. 

    Les thérapies cognitives, l’EMDR ou l’hypnose sont des thérapies alternatives efficaces. 

    La TERV (thérapies par exposition à la réalité virtuelle), contrairement aux autres thérapies qui font appel à l’imaginaire, vous permettra de vous plonger dans des environnement afin de travailler directement sur vos comportements, vos pensées cognitives dysfonctionnelles et vos émotions. La thérapie par réalité virtuelle peut correspondre à de nombreuses problématiques à âges différents, que ce soit : les troubles anxieux, les phobies, les addictions, les troubles neuropsychologiques (environnements écologiques de stimulations cognitives) et autres trouble de l’humeur tel que la dépression (par le biais de l’activation comportementale qui est un levier thérapeutique majeur). 

    Néanmoins, à l’excès, il est important de consulter, afin de vérifier si un traitement complémentaire adapté serait conseillé en complément d’une thérapie.

     

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