“Je pourrais mourir sans toi”… Cette phrase, vous êtes-vous déjà surpris(e) à la dire, ou à la penser ? Vous souffrez particulièrement des ruptures amicales ou amoureuses, et vous avez l’impression que ce schéma se reproduit régulièrement ? Il vous est impossible d’imaginer pouvoir prendre une décision ou même pouvoir vivre sans l’autre ? Il est donc fortement possible que vous souffriez d’une dépendance affective, et que celle-ci vous ronge au quotidien, dans votre vie personnelle, relationnelle ou professionnelle.

    Vous êtes un particulier ? On vous appelle


    1. Qu’est-ce que la dépendance affective ?

    La dépendance affective est un besoin énorme d’affection de la part des autres, que ce soit dans une relation familiale, amoureuse, professionnelle ou amicale. À la moindre querelle ou au moindre désaccord, la personne dépendante imagine qu’elle va se faire abandonner. Si vous êtes dépendant affectif, cette dépendance vous met en grande souffrance ainsi que votre entourage envers qui vous avez une demande affective importante. En effet, les signes affectifs que votre entourage vous envoie vous semblent constamment insuffisants. Vous voulez vous assurez que cette personne vous aime, donc vous risquez même d’aller jusqu’à essayer de prendre le contrôle de la vie de l’autre

    Votre relation aux autres est régi par l’idée d’être rassurée sur votre capacité à pouvoir être aimé(e), et un besoin important d’être rassuré sur les sentiments que l’autre peut avoir pour vous. Vous êtes donc particulièrement anxieux(se) si vous envoyez un message à votre conjoint(e) et qu’il(elle) ne répond pas tout de suite. Cela crée alors un grand déséquilibre entre votre relation à vous-même et celle avec l’autre. L’autre a plus de valeur que vous-même, et il vous est impossible de vivre sans lui. Vous mettez l’autre sur un piédestal, et vous pensez que cette personne est indispensable à votre vie. Vous considérez vos proches, que ce soit votre famille, votre amoureux(se) ou un(e) de vos ami(e)s comme votre Dieu qui a le contrôle de votre vie. De ce fait, l’autre est celui qui va également avoir le contrôle de nos états émotionnels et qui va les déterminer. Par exemple, si vous avez dit “non” à quelqu’un que vous aimez, vous allez vous sentir triste ou en colère contre vous-même. Vous évitez donc de ressentir cela, en acceptant très souvent les demandes de votre entourage.

    2. La dépendance affective est-elle une pathologie ?

    Si on a tendance à penser que les femmes sont plus sensibles à cette dépendance affective, en réalité, elle touche aussi bien les hommes que les femmes. Mais la dépendance affective est, effectivement, considérée comme une pathologie à l’instar de toutes les dépendances. En effet, la dépendance affective vous met dans une incapacité psychologique d’imaginer pouvoir vivre sans que l’autre soit présent, sans qu’il vous donne son accord ou qu’il vous fasse part de son jugement. Vous avez besoin de savoir que l’autre vous apprécie et que vous faites les choses selon ce qu’il voudrait. Tout cela provoque chez vous une grosse douleur psychologique, pouvant aller jusqu’à la souffrance physique

    La dépendance affective et la peur de l’abandon sont souvent très liés. En effet, une personne avec une peur de l’abandon va avoir de plus grands risques de développer une dépendance affective. Lorsque l’on a peur d’être abandonné, on va demander à l’autre de nous prouver son amour, ce qui fatigue l’autre qui ne souhaite plus modifier tous ses comportements pour répondre à votre besoin. Vous perdez alors l’autre, et cela renforce votre peur, et ainsi, votre dépendance affective. C’est alors l’entrée dans ce cercle vicieux.

    Selon les professionnels de santé, et les classifications des pathologies comme le DSM-5, la dépendance affective est considérée comme une pathologie étant dans la catégorie des troubles de la personnalité comme personnalité dépendante. Cela ne peut pas être diagnostiqué avant l’âge adulte. Lorsque la personne adulte manifeste une impossibilité de prendre des décisions dans sa vie quotidienne, a du mal à assumer des responsabilités, a des difficultés à s’engager seule dans une activité, a un grand besoin de soutien et de reconnaissance , se sent incapable de vivre seule, et a une grande inquiétude à l’idée d’être seule sont tant de signes qu’il y a un risque qu’elle souffre de dépendance affective.

    Qu’est-ce qu’une relation affective saine ?

    Afin de mieux comprendre ce qui est pathologique, il est important de comprendre également ce qui est sain. 

    Une relation saine est avant tout une relation équitable et équilibrée. Dans vos relations vous avez l’impression de donner beaucoup (trop) et de donner bien plus que vous ne recevez. Mais cela n’est pas preuve d’une relation saine. En effet, pour que la relation soit saine il faut que chacun soit acteur à 50% de la relation et que chacun se donne à 100%. Pas plus, il est important de ne pas essayer de compenser le possible manque de l’autre. Vous ne devez pas vous offrir à 90%, et l’autre à 10%. Comme nous pouvons le comprendre dans les accords toltèques, il est important de toujours se donner à 100%, mais se limiter à 100% de ce que l’on est aujourd’hui. Mais il est aussi important de laisser la place à l’autre pour qu’il puisse donner. Acceptez de recevoir et de vous satisfaire de ce qui vous est offert. 

    Être dans une relation saine c’est aussi savoir dire non lorsque nous en ressentons le besoin. Ce n’est pas offrir une bonne relation pour vous et votre partenaire d’accepter toutes ses demandes. Si elles ne correspondent ni à vous, ni à vos valeurs, ni à vos envies, accordez vous le droit de dire non. Il est important de rester soi-même dans une relation épanouissante. 

    Pour finir, une relation saine c’est savoir SE donner à soi-même avant d’aller le chercher chez l’autre. La dépendance affective, c’est aller chercher chez l’autre l’amour que nous n’avons pas pour nous-même. L’autre n’est pas là pour répondre à tous vos besoins, alors que vous pourriez y répondre en regardant à l’intérieur de vous-mêmes. Si vous attendez de l’autre de la tendresse ou de la gentillesse, accordez vous des moments de tendresse et de gentillesse que vous allez d’abord chercher en vous-même.

    3. Quelles sont les caractéristiques d’une personne dépendante affective ?

    Chacun vit sa dépendance affective de manière unique et très personnelle. En revanche, nous retrouvons souvent des symptômes similaires.

     

    Difficultés de gérer une séparation

    Vous vivez particulièrement mal les situations de séparation (rupture amoureuse ou amicale, décès, éloignement). En effet, vous vous sentez dans l’impossibilité de vivre sans cette relation que vous avez connu. L’autre est pour vous cette personne qui peut vous soutenir, qui peut vous aimer, qui est un pilier à votre vie. Voir cette personne s’éloigner dans votre vie est un déchirement et peut être vécu comme un échec, voire comme une impossibilité de continuer.

    Solitude insupportable

    Rester seul(e) est pour vous une épreuve extrêmement difficile. Que cette solitude soit ponctuelle ou sur le plus long terme cela vous impacte. Rapidement, cela engendre d’importantes angoisses pour vous, un stress important et un endormissement compliqué voire des difficultés de sommeil. Cette anxiété peut se manifester à travers des pensées ou encore par des manifestations physiques. Ces manifestations peuvent être diverses telles que des crises de larme, une sensation d’oppressement, des tremblements, des bouffées de chaleur etc. Par ailleurs, il vous arrive donc même parfois de vous tourner inconsciemment, ou pas, vers des personnes qui ont des difficultés dans leur vie. De cette manière, vous vous sentez en mesure de lui venir en aide, allant même parfois à aller jusqu’à avoir le syndrome du sauveur.

    En quête constante de preuves d’amour

    Vous doutez constamment de l’amour que vous pouvez recevoir de l’autre. Vous avez l’impression que l’autre ne peut pas vous aimer de manière inconditionnelle et pour toujours. Vous cherchez donc toujours à avoir des preuves d’amour que l’on peut vous porter. Lorsque l’autre vous montre des preuves d’amour, vous avez du mal à les voir, vous en demandez toujours plus, soit en quantité, soit dans l’action. Cet amour que cette personne a pour vous, vous fait tellement douter que vous êtes particulièrement jaloux(se), vous soupçonnez toujours cette personne d’infidélité, vous le (la) surveillez beaucoup, vous avez l’impression de trouver des indices qui vont à l’encontre de l’amour qu’il (elle) pourrait avoir pour vous partout. Pour cela, vous demandez à l’autre d’être complètement disponible pour vous. Qu’il (elle) réponde à chaque appel, qu’il (elle) réponde immédiatement à chaque message, qu’il (elle) ne fasse pas d’activité sans vous, qu’il (elle) puisse vous voir dès que vous avez du temps libre etc. Dès que l’autre n’est pas disponible immédiatement, vous êtes anxieux(se). Vous vous sentez mal, vous angoissez, vous avez envie de pleurer, vous vous créez de nombreuses histoires le(la) concernant. Peut-être est-il avec une autre fille ? Peut-être est-elle en train d’embrasser un homme ? Peut-être lui est-il arrivé un accident et vous imaginez déjà votre détresse de passer le reste de votre vie sans cette personne ? Que cela vous est impossible ?

    Occupation continuelle

    Afin d’éviter de penser à toutes ces angoisses et à toutes ces histoires que vous avez pu vous faire, et pour éviter de toujours attendre l’autre, vous vous occupez beaucoup. Vous ne vous laissez jamais de temps libre. Lorsque vous êtes tout le temps occupé, vous ne pensez pas à ce que l’autre peut être en train de faire, et donc vous gérez vos angoisses de cette manière. Mais dès que vous avez fini l’activité, votre première action est de prendre votre téléphone pour prendre contact avec cette personne qui vous est chère.

    Prises de décision compliquées

    Puisque vous avez toujours besoin de l’autre pour avancer et puisque vous le considérez comme étant la personne à qui vous devez tout, vous avez du mal à ne pas lui demander son avis lorsqu’il faut prendre une décision. Il vous semble impossible pour vous de prendre des décisions seul(e) et vous vous assurez toujours que la décision que vous prenez ne risque pas de décevoir la personne dont vous dépendez affectivement. L’idée même que vous pourriez le(la) décevoir vous rend malade. Parfois, vous avez même tendance à vous perdre vous-même dans vos idées ou dans vos préférences pour vous plier à ce que l’autre pense ou aime. 

    Toujours en couple

    Pour cela, il devient très compliqué voire impossible pour vous de ne pas être dans une relation amoureuse. En effet, votre estime de vous est si faible qu’il vous est insupportable de vous retrouver seul(e) avec vous-même. Vous êtes angoissé(e), et vous avez besoin d’être rassuré(e) sur votre capacité à pouvoir plaire. Vous avez parfois si peur de perdre la personne avec qui vous êtes en relation que vous vous êtes sujet(te) à du chantage affectif. Vous pouvez provoquer ce chantage affectif, en lui rappelant que vous ne pouvez pas vivre sans cette personne, en le(la) menaçant de vous faire du mal voire de mettre fin à vos jours etc. De la même manière, vous pouvez également être plus à-même à subir du chantage affectif de la part de l’autre. En effet, l’autre vous pense acquis et il n’hésitera pas à l’utiliser. Cela peut aller parfois jusqu’à ce que vous tombiez sur des personnes toxiques, voire des personnalités narcissiques qui vous manipulent. 

    Notez bien qu’il est important  de faire la distinction entre amour et dépendance lorsque vous êtes dans une relation. Quelle qu’en soit la raison, n’acceptez jamais la violence psychologique ou physique. Pour rappel, si vous recevez des coups, appelez sans attendre le 3919, accessible 24h sur 24. Les personnes à votre écoute vous guideront dans les démarches à suivre et qui pourront vous aider à sortir de cette situation.

    Impulsivité

    Vous agissez de manière impulsive, et êtes difficilement patient(e). Vos émotions, telles que votre anxiété ou votre tristesse liée à la solitude vous submergent. Vous ne savez plus comment agir dans ces situations, donc vous agissez avec vos émotions du moment présent. Il est possible que vous soyez hypersensible, ou que votre intelligence émotionnelle ait eu du mal à se développer de manière fonctionnelle. Effectivement, si vous avez manqué d’affection, si l’amour de vos parents était conditionnel, ou si vous vous sentiez insécure lorsque vous étiez encore jeune enfant, cette intelligence émotionnelle a du mal à se développer correctement. Il est donc difficile de ne pas pouvoir compter sur l’autre pour nous aider à gérer nos émotions. Il est alors possible que vous vous surpreniez à avoir des excès de colère ou des réactions que vous trouvez parfois exagérées. Pour autant, vous arrivez à relativiser lorsque vous sortez de la situation. Mais lorsque vous êtes au cœur de ces émotions et de cette situation, vous vous sentez tellement impuissant que ces réactions que vous avez sont normales et cohérentes. Si l’autre vous dit que ce n’est pas une réaction appropriée, vous vous sentez alors particulièrement incompris(e), ce qui accentue encore davantage les émotions ressenties.

    Une relation de perfectionniste

    Aucune relation n’est parfaite. Pourtant, lorsque vous voyez les couples autour de vous, vous avez l’impression qu’ils le sont. Vous avez donc peur de ne pas être à la hauteur de la personne qui partage votre vie, et cherchez à tout prix à être la meilleur(e) personne possible pour lui (elle). Vous êtes donc perfectionniste dans cette relation. Vous faites tout ce qui vous semble attendu, quitte à perdre qui vous êtes réellement pour être sur(e) de ne pas déplaire à cette personne que vous aimez. Cependant, vous ne pouvez pas être parfait(e) toute votre vie. Vous vous épuisez et vous finissez par vous perdre à être une personne que vous n’êtes pas. La personne que vous aimez ne vous aime donc pas pour qui vous êtes mais pour la personne que vous prétendez être. Il est donc difficile voire impossible de garder ces comportements “parfaits” sur le long terme, mais également les sentiments qui y sont associés. A avoir tellement peur de perdre la relation, et à chercher si fort la perfection, vous finissez par favoriser des relations sur le court terme.

    4. Quelles sont les conséquences de la dépendance affective ?

     

    Manque de confiance et d’estime de soi

     

    Lorsqu’une personne est dépendante affective, il est fréquent qu’elle souffre également d’un grand manque de confiance en elle-même. Cela impacte donc toutes les dimensions de votre vie : relationnelle, affective, professionnelle, personnelle etc. Ce manque de confiance en vous-même vous pousse à vous effacer pour laisser la place aux autres, et à mettre en avant leur personnalité et leurs idées plutôt que les vôtres. Vous êtes réellement prêt(e) à perdre qui vous êtes et ce qui est important pour vous si cela peut vous assurer de garder l’autre personne dans votre vie. Comme nous avons pu en discuter plus haut, il vous arrive même parfois d’accepter l’inacceptable et d’attirer des personnes violentes (psychologiquement ou physiquement), des personnes qui peuvent vous humilier, vous harceler, vous blesser etc. Rappelez vous cependant qu’il y a une chose pour laquelle il faut être clair avec vous-même, dites automatiquement STOP à la relation lorsque celle-ci est néfaste et toxique pour vous. Ne cherchez pas d’excuses à une personne qui vous fait du mal.

    Isolement

    Cette dépendance affective peut également avoir l’effet totalement inverse sur les personnes qui vous entourent. Vous cherchez à tout faire pour ne pas perdre la/les personne(s) que vous aimez, et voulez éviter à tout prix la solitude. Néanmoins, les personnes autour de vous finissent toujours par être épuisées de devoir répondre à vos demandes d’affection, à vos preuves d’amour que vous savez insatiables. Cela amène chez l’autre une fatigue physique et psychologique. Dès lors, ces personnes finissent pas prendre leur distance et partir. Vous êtes donc laissé(e) par les autres, et vous êtes finalement isolé(e). Ce que vous redoutez le plus arrive. Vous entrez donc dans un cercle vicieux, où vous avez si peur de perdre l’autre que vous lui en demandez toujours plus. Vous commencez même à avoir des difficultés à faire confiance et à vous attacher à des personnes de peur qu’elles partent elles aussi.

    En quête d’approbation constante

    Que ce soit au travail, à la maison, à l’école ou avec vos amis, vous cherchez toujours à avoir l’approbation de l’autre, et en particulier des personnes qui sont hiérarchiquement au-dessus de vous, ou que vous pouvez considérer comme supérieur. Cela peut s’apparenter à d’autres difficultés que vous pouvez rencontrer : la peur de l’échec, une tendance à la procrastination, du perfectionnisme à outrance, un syndrome de l’imposteur etc. Il est également possible que vous vous rendiez compte que vous développez une forme de dépendance affective envers quelqu’un de différent dans les toutes sphères, ce qui diminue considérablement votre autonomie.

    Maladies

    L’anxiété et les épisodes de stress liés à cette dépendance affective, et toutes les pensées intrusives que vous avez à cause de celles-ci peuvent provoquer de nombreuses autres difficultés au niveau de votre santé. Il se peut que vous souffriez de troubles du sommeil, de l’humeur, des difficultés de concentration, une accélération du rythme cardiaque et respiratoire etc. Cela peut donc aller jusqu’à entraîner des pathologies cardiaques telles qu’un AVC par exemple.

    Autres pathologies mentales

    Au-delà des pathologies physiques, la dépendance affective peut aussi développer ou aggraver d’autres pathologies mentales. En effet, la dépendance affective a tendance à augmenter les risques de dépression. Il se peut également que vous développiez de nombreuses anxiétés, des phobies, des troubles obsessionnels compulsifs, une anxiété sociale, une anxiété généralisée, ainsi que de nombreux autres troubles anxieux. Il se peut également que cela développe une certaine forme de bipolarité. Ces distorsions cognitives ainsi que ces angoisses peuvent parfois amener à des pensées suicidaires, ou à des passages à l’acte suicidaire. 

    Lorsque vous souffrez de dépendance affective, il se peut également que votre sensibilité (voire votre hypersensibilité) vous rendent plus vulnérables aux addictions, quelles qu’elles soient, comportementales (workaholisme, bigorexie, troubles du comportement alimentaire, sexuel) ou avec substances (alcool, drogue, tabac…). Ces comportements addictifs peuvent aller jusqu’à entraîner des overdoses.

    5. Quelles causes à la dépendance affective ?

    Il n’existe pas une cause claire et définie à la dépendance affective. Ce trouble peut être multifactoriel. En revanche, les personnes hypersensibles, timides, introverties ont souvent tendance à être sujettes à ce trouble. 

    Quoi qu’il en soit, il est remarqué que les personnes avec une dépendance affective sont touchées principalement parce qu’elles ont (eu) un lien d’attachement vulnérable. En effet, lorsque vous étiez enfant, il se peut que vous ayez manqué d’amour, ou de preuves d’amour. Il est possible que que vos besoins affectifs n’aient pas été répondus, et que l’amour que vous receviez de votre figure parentale ait été conditionnelle. Aux alentours de 1 an, de nombreux besoins affectifs doivent prendre racine. Ces besoins peuvent être la valorisation, l’appréciation, l’acceptation, l’écoute, la possibilité de s’exprimer, la reconnaissance, l’estime, la considération, la sécurité, la stabilité, la confiance, le partage etc. A cet âge, l’enfant a besoin de voir que sa figure maternelle soit proche de lui. Si l’enfant ne voit pas de réponse à cela, il va se bloquer dans l’élaboration de son autonomie, va avoir des difficultés à avoir une forte estime de lui-même, et va se sentir présent dans un environnement insécure. A l’âge adulte, ces comportements s’ancrent, et ces sentiments ressentis à l’enfance vont ressurgir et s’inscrire. 

    Comme l’enfant n’aura pas ressenti cela en son sein familial, il va essayer de répondre à ses besoins à l’extérieur de lui-même, plutôt qu’en lui. Il vous faut alors chercher ces signes de reconnaissance, d’amour, de sécurité, de considération ailleurs. A chaque fois, vous risquez de finir par vous auto-saboter parce que vous perdez confiance en la sincérité de l’autre, et vous entrez dans un cercle vicieux de dévalorisation, de manque d’estime de soi, de manque de confiance en soi, d’une faible intelligence émotionnelle…

    Au-delà de l’enfant que vous étiez, il est également possible que vous ayez subi un traumatisme lié à l’affect (deuil, séparation douloureuse, accident…), qui vous aurez amené à avoir un besoin particulièrement important de l’autre.

    6. Comment se manifeste la dépendance affective ?

    Dans les relations amicales ou amoureuses, la dépendance affective se traduit souvent par un grand besoin d’exclusivité allant jusqu’à de la forte jalousie (surveillance des appels, des SMS, des réseaux sociaux, des amis…). Il se forme alors toujours une forme de compétition entre vous et les autres personnes qui sont dans l’entourage de la personne qui sont auprès de la personne que vous aimez. 

    Dans cette optique, il vous faut alors constamment des preuves d’amitié et d’amour à travers des attentions, des actes, des mots de ce lien qui vous unit. Néanmoins, ce que ces personnes font pour vous, vous semblent toujours insuffisants. Vous pensez que c’est soit pour faire taire votre demande, soit parce que vous l’avez demandé. Mais vous doutez quand même toujours de la sincérité affective de l’action de la personne en face de vous. 

    L’autre a une place centrale pour vous. Vous comptez beaucoup sur les autres dans tout ce que vous faites. Vous ne vous faites pas confiance, et vous cherchez chez l’autre cette confiance que vous n’avez pas. L’approbation de l’autre est particulièrement importante, et son jugement également. Il faut que vous vous assuriez toujours d’avoir été apprécié par l’autre, et cela vous angoisse particulièrement. Vous sortez très peu si vous n’êtes pas apprêté(e), lorsque vous devez parler en public, cela vous angoisse beaucoup car il vous faut être parfait(e). Il vous arrive même de finir par faire preuve de glossophobie. A travers l’autre, vous cherchez cette reconnaissance et ce réconfort de l’autre que vous n’avez pas toujours eu. Vous en arrivez donc parfois à oublier vos propres besoins, et vous vivez à travers ceux des autres. 

    Cependant, vous ne démarrez rien par vous-même, vous attendez toujours qu’il y ait quelqu’un avec vous pour entamer une activité (sportive, manuelle, activité professionnelle etc.). Vous ne vous sentez pas capable d’affronter le groupe seul(e), et vous avez peur que personne ne puisse vous apprécier au sein de cette activité. 

    Pour finir, vous souhaitez tellement être accepté par l’autre, c’est que vous êtes prêt(e) à tout accepter. Vous cherchez donc à toujours répondre favorablement aux demandes qui vous sont faites, quitte à vous perdre vous-même ou dans vos valeurs. Vous évitez à tout prix tous conflits, et essayez toujours d’être d’accord avec les autres. Vous arrivez parfois à éviter de donner votre avis, ou de plier votre avis à ceux des autres.

    7. Quel traitement pour gérer la dépendance affective ?

    Il est très important de ne pas laisser cette dépendance affective dicter encore davantage votre vie. Pour cela, il faut que vous puissiez, au plus vite, en discuter avec un professionnel de santé (psychiatre ou psychologue…). Ces professionnels de santé pourront vous aider à apprendre à vivre avec vous-même sans toujours avoir besoin de l’autre. Ils pourront vous accompagner pour ne plus attendre que l’autre puisse apaiser votre souffrance, mais que vous puissiez compter sur vous-même. N’attendez plus que l’autre apaise votre souffrance. Faites vous aider par un professionnel de santé

    Pour cela, les Thérapies Cognitivo-Comportementales sont particulièrement efficaces. Durant ces thérapies, vous allez appréhender votre rapport aux autres, votre estime de vous-même, votre confiance en vous, la gestion de vos émotions (avec le système ACARA par exemple). Vous allez pouvoir apprendre à avoir un comportement fonctionnel quant à votre relation aux autres, ainsi que travailler sur vos pensées automatiques liées à l’abandon et à cette dépendance. 

    Dans les thérapies cognitivo-comportementales, s’inscrivent les Thérapies Par Exposition à la Réalité Virtuelle. Ces thérapies et à travers différentes situations in virtuo, vous serez amené à penser à vous concentrer sur vous-même (par la respiration à travers la cohérence cardiaque  par exemple), ou sur l’activité que vous êtes en train de faire. Vous allez pouvoir vous recentrer sur vos propres émotions, et sur vos propres sensations, et à ne plus absorber celles des autres

    Par ailleurs, pour aller plus loin dans cette thérapie, exposez-vous à cette solitude. Forcez vous à faire une activité seul(e), et prenez le temps de l’apprécier et d’en découvrir les bienfaits. 

     

    Pour avancer au mieux de votre côté, et pour travailler sur ce trouble, il est important de prendre conscience de ce manque affectif, et de cette dépendance. Cela est déjà une première étape primordiale. Lorsque vous êtes dans une situation difficile pour vous, évaluer l’intensité de votre manque, en mettant en avant les émotions et les besoins qui y sont liés. Prenez conscience que cette sensation est liée à un besoin non répondu, et essayez de mettre en avant et de comprendre ce besoin. Trouvez des alternatives qui vous permettront d’y répondre. Il est important que vous puissiez mettre en avant, à l’intérieur de vous, vos besoins, et non ceux des autres. 

     

    Il est également important de faire des exercices de relaxation. La relaxation vous permet de prendre conscience de votre corps, et de pouvoir vous concentrer sur vous-même et plus sur l’autre. Vous pouvez également vous tourner vers de la sophrologie, qui permet de considérer toutes les sensations de votre corps. De plus, la méditation de pleine conscience vous fait porter une attention particulière sur l’ici et maintenant de votre corps et de vos pensées. Lorsque vous faites cela, demandez où vous êtes, comment vous vous sentez, ce que vous pouvez ressentir, concentrez vous sur l’observation intérieur de votre corps, de manière calme et objective. 

     

    De plus, gardez en tête un des accords toltèques, qui est d’apprendre à faire le même de soi-même. Ne pas essayer d’en faire trop, et sans pour autant en faire le moins possible. Établissez une liste des choses que vous savez faire, des choses qui vous ont rendu fiers, de vos talents … Vous verrez que vous êtes capables de faire beaucoup plus de choses que vous ne le pensez, et que vous êtes capables de bien le faire (et seul(e)). 


    Pour finir, vous pouvez suivre la petite astuce suivante, si vous sentez que ça devient difficile pour vous de gérer vos émotions à cause de cette dépendance affective. Il faut que vous puissiez arriver à trouver une relation nouvelle et qui vous est propre avec vos émotions et vos sentiments. Il est important de laisser “la faute de l’autre”, de côté, et de voir votre relation avec vous-même. Pour cela, écrivez une “lettre de colère” à la personne à qui on reproche des choses. L’idée n’est pas de l’envoyer du tout, bien au contraire, mais de laisser sur le papier ce que vous ressentez sur le moment. Vous allez donc pouvoir constater que ce que vous avez écrit vous concerne plus vous-même que l’autre. Cette prise de conscience vous sera bénéfique et vous fera diminuer votre inquiétude dans les situations de solitude.

     

      Vous êtes un particulier ? On vous appelle